La Villa Hefferlin a été conçue par l’architecte André Lurçat entre 1931 et 1932 pour M. et Mme Hefferlin, un couple d’américains.

On peut observer le soin porté à la distribution des espaces, de la rue vers le jardin. Le bâtiment, conservé sur rue, est intégré à la composition d’ensemble et permet à André Lurçat d’occuper toute la largeur de la parcelle entre les deux mitoyens. Cela lui permet de ménager une cour de service qui autorise l’éclairage et la ventilation des pièces techniques ainsi qu’un accès différencié.

La maison est très rapidement modifiée lorsqu’elle fut rachetée par le Couturier Raphaël Lopez en 1938 qui confie ces aménagements à l’architecte Jean-Charles Moreux. La Villa sera ensuite modifiée à plusieurs reprises dans la période d’après-guerre. D’abord par M. et Mme Starkmann entre les années 50 et 1972. Puis par M. et Mme Sabran de Ponteves entre 1972 et 1989.

Rachetée en 1989 par la Galerie Louise Leiris qui souhaite y installer un logement de fonction ainsi qu’une réserve, un projet sera commandé à Alain Taves et Pernette Perriand, ce projet fera l’objet de nombreuses modifications et ne sera finalement que partiellement réalisé.

Cette étude intervient dans une démarche de réflexion sur l’évolution des terrasses entamée par de nouveau propriétaire. Ce sujet nous invite à nous interroger sur la promenade architecturale mise en place par André Lurçat et la richesse des parcours qu’il propose.

L’état actuel résulte de l’accumulation des interventions successive qui ne permet plus une lecture d’ensemble et une valorisation de ce parcours.

Le projet visera à rétablir la bonne lecture de la promenade architecturale et de permettre a un œil averti de comprendre les éléments qui ne figurait pas à l'origine dans le projet d'André Lurçat.

Étude de l’évolution de la promenade architecturale :

- Etat Lurcat : continuité du sol, de la rue jusqu’au toit. Le parcours se prolonge à l’intérieur de la villa. Les aménagements paysagers accompagnent le parcours et permettent une hiérarchisation des espaces notamment sur le toit-terrasse.

- État LOPEZ : J.C. Moreux intervient lourdement à l’intérieur et ajoute une pièce paysagère au parcours. Les différentes terrasses sont conservées dans leur état d’origine.

- État SABRAN : Les interventions sur les toitures viennent modifier le rapport au parcours. La cour de service se trouve couverte, son traitement n’est pas particulièrement qualitatif. Dans le même temps, la toiture terrasse est lourdement modifiée, sans doute pour des raisons liées au choc pétrolier et à la mise en place d’une isolation sur la toiture. On peut supposer également des problèmes d’étanchéité apparus avec le temps.

- État actuel : L’état actuel résulte principalement des modifications réalisées pour la galerie Louise Leiris. Le traitement de la terrasse intermédiaire et de la toiture-terrasse a été traité pour redevenir accessible. Malheureusement la pauvreté de ce traitement couplé à la disparition des dalles extérieures au rez-de-chaussée ne permet plus une lecture d’ensemble et une valorisation de ce parcours.